Responsable du programme tumeur cérébrale à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif, le docteur Jacques Grill est l'un des principaux chercheurs français dans le domaine du cancer des enfants. Il est à l'origine des importantes avancées en ce domaine comme la découverte toute récente, avec le docteur Chris Jones de l'Institute of Cancer Research, d'un gène muté (ACVR1) ouvrant de grands espoirs thérapeutiques.
Pointant régulièrement du doigt l'insuffisance des financements concernant la recherche sur les cancers spécifiques d'enfants et d'adolescents, il se bat avec toute son équipe et avec le soutien financier des donateurs d'associations de famille et de parents, comme Olivia for Ever, afin que chaque année en France 500 enfants ne meurent plus de tumeurs cérébrales à l'aube de leur vie.
Il a bien voulu dresser pour nous l'état des lieux de la recherche médicale en ce domaine. Nous l'en remercions.
Pointant régulièrement du doigt l'insuffisance des financements concernant la recherche sur les cancers spécifiques d'enfants et d'adolescents, il se bat avec toute son équipe et avec le soutien financier des donateurs d'associations de famille et de parents, comme Olivia for Ever, afin que chaque année en France 500 enfants ne meurent plus de tumeurs cérébrales à l'aube de leur vie.
Il a bien voulu dresser pour nous l'état des lieux de la recherche médicale en ce domaine. Nous l'en remercions.
Les cancers des enfants ne sont pas du tout les mêmes que ceux des adultes
"Les années 2013 et 2014 ont été marquées par de grandes avancées dans la compréhension des gliomes malins pédiatriques. On sait maintenant clairement que ces tumeurs sont différentes de celles des adultes.
Sur le plan des traitements, ceci a d’importantes implications. En effet, les traitements qu’on utilisait jusqu’ici chez l’enfant et l’adolescent étaient directement adaptés de ceux administrés aux adultes.
On comprend mieux maintenant pourquoi les résultats des traitements des gliomes malins pédiatriques étaient si mauvais comparés aux résultats dans les autres tumeurs de l’enfant pour lesquelles les chances de guérison sont bien meilleures.
Par conséquent, il nous faut changer d’approche et développer de nouveaux traitements susceptibles d’interférer avec les mécanismes originaux de cancérogénèse à l’œuvre dans cette population.
C’est pourquoi, des analyses sans a priori qui s’intéressent à décrypter l’ensemble des altérations du génome et de son organisation sont capitales.
Sur le plan des traitements, ceci a d’importantes implications. En effet, les traitements qu’on utilisait jusqu’ici chez l’enfant et l’adolescent étaient directement adaptés de ceux administrés aux adultes.
On comprend mieux maintenant pourquoi les résultats des traitements des gliomes malins pédiatriques étaient si mauvais comparés aux résultats dans les autres tumeurs de l’enfant pour lesquelles les chances de guérison sont bien meilleures.
Par conséquent, il nous faut changer d’approche et développer de nouveaux traitements susceptibles d’interférer avec les mécanismes originaux de cancérogénèse à l’œuvre dans cette population.
C’est pourquoi, des analyses sans a priori qui s’intéressent à décrypter l’ensemble des altérations du génome et de son organisation sont capitales.
Des découvertes prometteuses mais un chemin encore long
Notre équipe a ainsi participé à la découverte d’une nouvelle cible thérapeutique dans les gliomes infiltrants du tronc cérébral appelé ACVR1.
Il existe des médicaments susceptibles d’interférer avec la function de cette protéine qui est activée par mutation dans les tumeurs. Les résultats au laboratoire sont prometteurs et justifie nos espoirs de disposer d’un traitement efficace pour au moins une partie de ces tumeurs quand ce gène est muté. Mais ceci n’est qu’une partie du chemin, dans la plupart des gliomes de l’enfant et de l’adolescent, nous ne savons pas réellement quels mécanismes président au développement de la tumeur.
Dans d’autre cas, comme par exemple pour les mutations des histones, nous n’avons pas de médicament car ces protéines n’étaient jusqu’ici jamais identifiées comme impliquées dans le développement des cancers.
Il existe des médicaments susceptibles d’interférer avec la function de cette protéine qui est activée par mutation dans les tumeurs. Les résultats au laboratoire sont prometteurs et justifie nos espoirs de disposer d’un traitement efficace pour au moins une partie de ces tumeurs quand ce gène est muté. Mais ceci n’est qu’une partie du chemin, dans la plupart des gliomes de l’enfant et de l’adolescent, nous ne savons pas réellement quels mécanismes président au développement de la tumeur.
Dans d’autre cas, comme par exemple pour les mutations des histones, nous n’avons pas de médicament car ces protéines n’étaient jusqu’ici jamais identifiées comme impliquées dans le développement des cancers.
Nous commençons tout juste à mieux voir le visage de l'ennemi à combattre...
Aussi, personne n’a encore trouvé de médicament permettant de contrecarrer les effets de ces mutations. Ces histones servent à empaqueter l’ADN et à réprimer ou favoriser l’expression des gènes.
Elles sont un support fondamental de l’organisation du génome et de son expression dans les cellules et par conséquent une cible thérapeutique difficile.
Ces découvertes nous amènent à comprendre que le développement de ces tumeurs en particulier à l’âge pédiatrique est surtout le fait d’altération dans l’organisation du génome, plus que dans son intégrité (par mutation des gènes par exemple).
Malgré tout, c’est une période exaltante pour les chercheurs et les médecins car nous voyons mieux maintenant le visage de l’ennemi que nous devons combattre avec de nouvelles armes thérapeutiques.”
Elles sont un support fondamental de l’organisation du génome et de son expression dans les cellules et par conséquent une cible thérapeutique difficile.
Ces découvertes nous amènent à comprendre que le développement de ces tumeurs en particulier à l’âge pédiatrique est surtout le fait d’altération dans l’organisation du génome, plus que dans son intégrité (par mutation des gènes par exemple).
Malgré tout, c’est une période exaltante pour les chercheurs et les médecins car nous voyons mieux maintenant le visage de l’ennemi que nous devons combattre avec de nouvelles armes thérapeutiques.”